Dans un rapport sur “Les eaux usées, une ressource inexploitée” publié en 2017, l’Unesco estime que près de 80 % des eaux dans le monde sont rejetées dans la nature sans aucun traitement. Or, la demande mondiale en eau douce pourrait augmenter de 50 % d’ici 2030. Les changements climatiques, le stress hydrique, l’assèchement des nappes phréatiques, les catastrophes naturelles, la sécurité mais aussi l’accessibilité de tous à une eau potable sont autant de défis qui nécessitent une gestion optimisée de la ressource en eau et ce, à plusieurs niveaux.
Réutilisation des eaux usées traitées
Dans un double objectif d’économie de la ressource, la réutilisation des eaux usées est une solution d’avenir, qui doit à la fois permettre d’économiser les ressources en amont et ainsi pallier les stress hydriques de plus en plus fréquents et, de diminuer le volume des rejets pollués.
En France, cette pratique est encadrée par plusieurs arrêtés, mais reste limitée dans ses usages, puisque seulement 1% des eaux usées sont réutilisées, principalement pour l’arrosage de champs ou d’espaces de loisirs, quand la moyenne européenne est à 2,5%, avec des pointes à 10% pour certains états méridionaux, la moyenne mondiale à 5% et certains pays comme Israël à 70%. La Commission européenne considère les freins psychologiques liés à un manque de sensibilisation du public et le manque de cadre commun, comme les deux obstacles majeurs. Bruxelles s’est récemment positionnée en faveur de l’élaboration de normes de qualité pour la réutilisation des eaux usées.
Digital et numérique
Les enjeux de préservation de la ressource eau exigent pour les entreprises d’apporter les solutions technologiques adéquates : réseaux d’eaux intelligents, aide à la décision d’investissement par le big data, numérisation des réseaux, développement des objets connectés en lien avec le comptage et les usages de l’eau, …
Ils exigent également que les collectivités et les citoyens, qui jouent un rôle essentiel pour maîtriser les consommations, puissent devenir des consomm’acteurs en réduisant leur empreinte environnementale et leurs dépenses.
Zoom sur :
La GEMAPI - Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations.
La compétence Gemapi repose sur quatre items : l’aménagement d’un bassin ou d’une fraction hydrographique ; l’entretien et l’aménagement d’un cours d’eau, d’un canal, d’un lac ou d’un plan d’eau ; la défense contre les inondations et contre la mer ; la
protection des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides, ainsi que des formations boisées riveraines. Au 1er janvier 2018, cette compétence devient compétence obligatoire des EPCI.