Thales et Veolia se sont associés pour élaborer une carte SIM éco-conçue réalisée à partir de plastique issus de réfrigérateurs usagés. Cette innovation est une première mondiale. Elle a nécessité plus de trois ans de développement pour établir la formulation adéquate, à même de répondre aux nombreuses contraintes de fabrication et d’utilisation. Une boucle d’économie circulaire vertueuse qui évitera la production de 5 000 tonnes de plastiques vierges.
La transformation écologique s’accélère et s’illustre désormais à travers les objets de notre quotidien. Pour preuve, il y aura bientôt des morceaux de frigo dans nos smartphones ! Grâce au partenariat unissant Veolia à Thales, leader mondial de la fabrication de cartes SIM, ces dernières, jusque-là réalisées en matières plastiques issues de ressources fossiles (ABS), seront désormais éco-conçues et fabriquées à partir de résine provenant du recyclage de réfrigérateurs usagés.
« L'enjeu est de taille, explique Patrick Musy, Responsable Commerce Valorisation Plastiques au sein de l’activité Recyclage et Valorisation des Déchets de Veolia en France, puisque, l’an dernier, 4,5 milliards de cartes SIM ont été produites dans le monde, soit 19 000 tonnes de matières plastiques ou l’équivalent de deux Tour Eiffel. En employant cette matière recyclée sur sa part de marché, Thales va éviter l’utilisation de 5 000 tonnes de résines issues du pétrole. Ce partenariat va aussi permettre de limiter l’impact des cartes sur l’environnement en évitant le rejet de 15 000 t/an de CO2. La boucle d’économie circulaire créée répond ainsi aux attentes des citoyens-consommateurs en matière de développement durable, tout autant qu’aux objectifs de Thales et de ses clients opérateurs mobiles pour « verdir » ce marché. »
Un travail d’équipe associant les meilleures expertises de Veolia
Si l’éco-SIM carte ne pèse que 4 grammes, elle représente pour autant le nec plus ultra en termes de recyclage. « Pour le consommateur, une carte SIM est un objet anodin qu’il se dépêche de sortir de l’enveloppe, de déclipser et d’intégrer dans son smartphone pour pouvoir l’utiliser le plus vite possible. Rien ne lui rappelle le challenge industriel que cette technologie représente, surtout avec de la matière recyclée (polystyrène). Car la résine doit résister aux contraintes thermiques (notamment à un séjour prolongé en plein soleil par exemple, ce qui conduit le téléphone à atteindre jusqu’à 60°C à l’intérieur), mécaniques et de découpe, lorsque l’utilisateur sépare la SIM de son support, de dimension (mini, micro, nano cartes), d’impression, de marquage laser et de couleur pour intégrer les nécessités marketing des opérateurs mobiles. Sur l’ensemble du processus, les difficultés ont été nombreuses, notamment lors de la réalisation des prototypes. Nous les avons surmontées en collaboration avec Thales grâce à un formidable travail d’équipe associant les meilleures expertises de Veolia et aux synergies interservices en France : la collecte et le démantèlement des déchets électriques et électroniques sur le site de Triade, la recherche avancée, avec les experts matériaux polymères de VERI, le département commercial et le site de production. »
Trois ans de recherche et développement
3 années se sont écoulées entre le lancement de l’idée et la livraison du 1er client. Une telle durée s’explique notamment par le temps consacré à la recherche et développement pour définir la formulation définitive et rendre l’éco-SIM carte conforme aux normes internationales. « Après analyse de leurs besoins, nous avons cherché quels gisements de matière disponibles pouvaient correspondre. A cet égard, le polymère styrénique présentait un réel intérêt pour se substituer à l’ABS vierge de couleur blanche. Une couleur très difficile à produire et qui a nécessité de renforcer les qualités de cette catégorie de polystyrène, présente à l’intérieur des réfrigérateurs, pour égaler celles de l’ABS. »
Une éco-SIM carte neutre en carbone
Au final, la boucle imaginée comprend huit étapes successives, réalisées sur deux sites, depuis la collecte des réfrigérateurs hors d’usage à la récupération de la matière, en passant par son broyage et sa régénération en granulés de plastiques prêts à l’emploi. L’empreinte carbone de l’éco-SIM carte est d’ailleurs neutre. Sa résine est recyclable et réutilisable plusieurs fois. Ainsi, une fois la carte Sim jetée, sa partie plastique pourra être recyclée et revalorisée pour créer une nouvelle boucle d’économie circulaire.
En outre, Thalès compense intégralement les émissions de CO2 associées à la fabrication et aux composants électroniques non-recyclables via son programme global de compensation carbone (développement des énergies renouvelables, reforestation).
Avec ce partenariat d’écologie industrielle prometteur, Veolia et Thales ouvrent la voie à des solutions innovantes d’éco-conception ; pour réduire les déchets et intégrer toujours plus de matière recyclée dans nos objets du quotidien.
Crédit photo : ©Thales DIS