Dans le groupe Veolia, où la diversité des perspectives forge sa carrière, Boris a jonglé avec les intitulés pour épancher son humeur aventurière. De ses tribulations internationales à ses fonctions territoriales, de ses années en support aux manœuvres sur lesquelles il fut appelé en renfort, l’adepte du changement a enchaîné les expériences capables de suivre sa cadence : « J'ai du mal à ralentir. Travailler dans une grande entreprise, c’était l’assurance d’évoluer avec beaucoup de souplesse. Ici, on peut aisément bouger d’un champ d’action à l’autre. En quinze ans chez Veolia, j’ai occupé six postes ! »
Mais avant de remonter cette pyramide inversée dont il a exploré toutes les strates – « le territoire est en haut, le régional au milieu et le national à la base » –, le taiseux de Normandie quitta les automnes moroses « à la Maupassant » pour retrouver Lyon et des études qui font sciences. Au sein de l’école d’ingénieurs INSA, la spécialisation assainissement de l’eau potable et les cours de biochimie s’agrémentaient néanmoins de quelques projections au sein d’un ciné-club propres à satisfaire sa soif de culture et d’ouverture – « c’était la première fois que je voyais de la VO ! J’ai besoin de cette connexion intellectuelle, de creuser avec précision, d’être happé par les émotions. » Une version originale qu’il pourchassa en se dépaysant à travers un départ au Vietnam, où il s’enticha du traitement des eaux. Saisi par l'Asie, il effectua ensuite un détour à Kuala Lumpur, grâce à l’entremise d’un VIE accordé par Veolia : « C’est grâce à ce Volontariat International en Entreprise que je suis entré dans le groupe. J’apportais un soutien technique en faisant la tournée des vingt-six usines d’eau potable de la ville ! »
Lorsqu'il était architecte de la digitalisation et de l’automatisation, Boris n’a eu de cesse de bousculer les façons de faire pour les basculer dans une nouvelle ère. À cette époque qui l’a vu s’atteler à l’informatisation des outils des agents de terrain, puis à la centralisation d’une cartographie de ce réseau de tuyauteries qui semble sans fin, il était déjà câblé solution :
« Où que je sois, il faut que je trouve du sens. Comme je prends les problèmes à bras-le-corps, je peux aller taper à toutes les portes pour trouver la personne qui pourra m’aider à résoudre une situation. Je me sens assez légitime pour tirer la sonnette d’alarme. D’ailleurs, j’ai déjà dit à l’un de mes chefs : “là, tu vas dans un mur !” »
En aficionado de ce qui est moderne et carré, le manager « soupe au lait » – « c'est vrai que je peux monter dans les tours » –, s'est, en outre, épanoui deux ans en tant que Responsable amélioration processus. Deux ans à conduire des task forces pour parer à des crises organisationnelles ; à devenir ce médiateur portant la voix des exploitants, avant de changer de quotidien et de remplacer un départ à la retraite : « Être détaché à cent pour cent comme Responsable Consommateurs du territoire Drôme Ardèche était l’occasion que j’attendais pour mettre les mains dans le cambouis ; pour être enfin dans un service directement en lien avec l’exploitation. Je suis arrivé là en couteau-suisse ! »
Depuis, il met à profit sa maîtrise de la mécanique Veolia pour s’appliquer à une mission complexe : diriger une équipe de neuf conseillers chargés de faire concorder factures et index.
Au plus près des consommateurs, de leurs habitudes et réactions – « j’adore appeler un client mécontent et raccrocher en ayant obtenu un merci ! » –, Boris s’évertue à ce que son service soit davantage reconnu : « Il est encore trop peu compris, même par les départements d’exploitation qui pensent parfois qu’un chargé clientèle n’est qu’un assistant. Certains ont trente ans d’expérience, des compétences acquises dans la pratique ! On ne s’imagine pas les contrôles et les efforts qui sont déployés pour envoyer deux-cent-quarante-mille factures par an ! »
Le Responsable Consommateurs a beau être fasciné par l’astronomie, les amas de galaxies et ce que l’univers renferme de mystère, s’accrocher à cet imaginaire auquel s’agrègent tout autant les lignes d’Annie Ernaux que les beats de la musique électro ; il ne pourrait oublier de redescendre sur terre pour se mettre au service de ce que la planète a de plus élémentaire : « Sans eau, nous ne sommes plus rien. Sa distribution est essentielle ; c’est une activité tangible avec laquelle on ne peut pas tricher. »
Et si Boris se démène pour trouver de nouvelles possibilités à décanter, c’est que son métier le rattachera toujours à cette fierté tant escomptée.
J’ai compris à quel point mon métier avait du sens ?
Suite au tsunami de l’océan indien en 2004, quand j’ai entendu à la radio que les répercussions allaient bien plus loin que le passage de cette vague. Derrière, ce sont toutes les infrastructures qui ont été ravagées, notamment le système d’assainissement d’eau. Là, j’ai compris ce qu’était un pays sans eau potable.
Si l’on me donnait une baguette magique…
Je ferais de Veolia une entreprise totalement libérée, dans laquelle on travaillerait sur des projets élargis, avec encore plus d’autonomie que celle qui nous est accordée aujourd’hui. Surtout, j’accélèrerais la digitalisation dans l’opérationnel, à commencer par le changement de notre logiciel de facturation qui a au moins quarante ans !
Ouvrir les coulisses de métiers peu connus, de "rendre visible l'invisible" via le parti-pris osé de la littérature, c'est le pari de cette série de portraits réalisée en association avec la Maison Trafalgar. Une écriture élégante, tendre et affûtée qui redonne ses lettres de noblesse à l'humain et aux émotions à travers les parcours de vie et les métiers de nos collaborateurs et collaboratrices.
Vous découvrirez ainsi, tous les mois, des portraits littéraires et photographiques de collaborateurs Veolia qui ont "osé le portrait" en se prêtant à cette expérience introspective et inattendue. Ils nous livrent des parcours de vie, des anecdotes qui donnent vie au terrain et à leur quotidien. Chaque écrit est unique, à l'image de nos collaborateurs, ils s'animent et dévoilent toute la richesse des personnalités qui composent la culture de notre entreprise. Tous ces témoignages ont un dénominateur commun, celui de faire un métier qui a du sens, en accord avec les valeurs profondes de Veolia.