On peut distinguer deux sortes de valorisation énergétique : la valorisation du biogaz issu notamment des installations de stockage de déchets non dangereux et de la méthanisation des déchets organiques, et la valorisation par traitement thermique par incinération.
À horizon 2028, ce sont plus de 30 TWh d'énergie thermique et de gaz qui pourraient être produits à partir de déchets non recyclables, soit l'équivalent de 6 réacteurs nucléaires, plus du double de ce qui était produit en 2020.
C'est une démarche vertueuse pour l'environnement, et pour l'autonomie énergétique de chaque territoire, alors que les énergies fossiles importées représentent 61 % de la production de chaleur du pays.
En diversifiant leur mix énergétique, les collectivités peuvent accélérer leur transition écologique tout en gagnant en résilience face aux fluctuations des prix des énergies fossiles. Cette démarche permet non seulement de réduire la dépendance au charbon et au gaz, mais aussi de stimuler l'économie locale en créant des emplois durables et ancrés sur le territoire. Les déchets deviennent une matière première pour produire de l’énergie décarbonée, qui rend les territoires plus autonomes et plus sereins.
Ces solutions constituent des leviers puissants et immédiats de création d'emplois non délocalisables, de vitalité des territoires et de protection du pouvoir d'achat. Source d'énergie produite localement, les déchets non recyclables constituent un potentiel de valeur qui mérite d’être mieux exploité.
Propositions pour vos projets de territoires
Pour 2026, vous pouvez vous engager à :
- Proposition n°40 Optimiser la production d'énergie locale à partir des sites de stockage de déchets, en maximisant la captation de méthane et en développant la production d'énergie solaire sur les centres fermés. En diversifiant les sources d'énergie locales et renouvelables, cela permet de créer une plus grande indépendance énergétique à long terme pour le territoire.
- Proposition n°41 Accroître la production d'énergie et de chaleur de l'Unité de valorisation énergétique des déchets et améliorer l’autonomie énergétique du territoire, en développant la cogénération énergie-chaleur et en améliorant les performances du site.
- Proposition n°42 Sécuriser l'approvisionnement en énergie des infrastructures essentielles, comme les stations d'épuration ou de production d'eau potable, par la production locale notamment à partir de déchets, pour avoir une visibilité sur l’origine et le coût de l'énergie.
> Retrouvez les 70 propositions pour vos nouveaux projets de territoire
Les faits
27 %
C'est la part de la production d'énergie primaire en France en 2023 issue des énergies renouvelables et des déchets. (1) Cette proportion croissante témoigne de l'évolution du bouquet énergétique national vers des sources plus durables.
45 %
C’est la part que représente les différents usages de la chaleur (chauffage des bâtiments, eau chaude sanitaire, procédés industriels) dans notre consommation finale. Or la chaleur reste carbonée à 70 %. (2)
Accélérer la décarbonation de la chaleur est donc indispensable pour répondre aux enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français. Investir dans la chaleur renouvelable, c'est profitable !
🔎 Que dit la réglementation ?
Les lois relatives à la gestion des déchets, qui se sont succédées depuis douze ans, ont fixé, puis progressivement renforcé les objectifs nationaux de réduction et valorisation des déchets que les collectivités doivent traduire localement :
- Réduire de 15 % les déchets ménagers et assimilés (DMA) et de 5 % les déchets d’activités économiques (DAE) d'ici 2030 par rapport à 2010
- Augmenter la quantité de déchets ménagers et assimilés faisant l'objet d'une préparation en vue de la réutilisation ou d'un recyclage en orientant vers ces filières 55 % en 2025, 60 % en 2030 et 65 % en 2035 de ces déchets mesurés en masse
- Valoriser énergétiquement au moins 70 % des déchets ne pouvant pas faire l'objet d'une valorisation matière d'ici 2025 (loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC))
- Réduire de 50 % les quantités de déchets non inertes non dangereux stockés en 2025, par rapport aux quantités de 2010 (loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV)
- Réduire les quantités de déchets ménagers et assimilés admis en installation de stockage en 2035 à 10 % des quantités de DMA produits mesurés en masse (loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC))
S'engager vers des territoires à énergie positive
La valorisation énergétique des déchets à proximité du lieu où ils sont produits permet aux territoires, dans le respect de la hiérarchie des traitements, de mettre en place des dynamiques environnementales et sociales vertueuses, en donnant la priorité à la réduction des déchets, au réemploi, et au recyclage.
Elle permet de réduire la dépendance énergétique du territoire à des énergies venant d'ailleurs, souvent de très loin. De ce fait, elle réduit le coût de transport des énergies et les déperditions liées à l’acheminement. Proches de points de collecte, les unités de valorisation énergétique (UVE) permettent aussi de limiter le trafic routier de transport des déchets sur de longues distances, et les émissions de gaz à effet de serre associées.
Les UVE assurent une mission de service public en apportant une solution de traitement aux déchets résiduels (déchets ménagers et assimilés, etc.) qui peuvent être valorisés en énergie. Au-delà de leur fonction première consistant à traiter les déchets résiduels, les UVE produisent non seulement de la chaleur qui alimente notamment des réseaux de chauffage urbain, ou des process industriels, mais également de l'électricité via la cogénération.
Cette production d’énergie confère ainsi aux UVE le statut de première source d'énergie renouvelable et de récupération mobilisée par les réseaux de chaleur, à hauteur de 30% en 2023(3). En France, 118 UVE traitent 14 millions de tonnes (Mt) de déchets non dangereux résiduels et produisent 12 TWh de chaleur, l'équivalent des besoins de 2,6 millions de foyers, et 4,4 TWh d’électricité.
Les UVE ont la capacité de s'intégrer au paysage urbain. Réglementées et contrôlées par les services de l’Etat, leur consommation d’espace est limitée. Elles peuvent aller jusqu'à favoriser la biodiversité locale : l'UVE du Grand Reims a ainsi créé des espaces de libre évolution pour la biodiversité, autour de mares, et installé sur les conseils de la Ligue de Protection des Oiseaux un nichoir pour faucon pèlerin sur sa cheminée, haute de 80 mètres.
Pour les habitants, l'énergie produite permet de chauffer des logements avec une énergie renouvelable et compétitive en termes de prix, du fait d'un taux de TVA réduit. Il est important de noter que l'énergie produite par les UVE est conventionnellement considérée comme étant composée à 50% d'énergie renouvelable et à 50% d'énergie de récupération. Cette répartition est basée sur le principe de la part biogénique, qui est considérée comme renouvelable et qui est présente en moyenne à 58% dans les déchets valorisés(4).
Par ailleurs, une UVE contribue aussi au dynamisme économique du territoire, car elle fait appel localement à des emplois de techniciens hautement qualifiés.
En rénovant leurs UVE et en misant sur des technologies de dernière génération, les collectivités peuvent à la fois produire de l'électricité et de la chaleur en quantités suffisantes pour alimenter plusieurs quartiers, voire la totalité d'une ville. Il est aussi possible d'alimenter des consommateurs industriels, tertiaires ou agricoles, tels que plateforme chimique, serres horticoles, séchage agricole…
Et si la production de chaleur nécessite la présence d'un réseau de chaleur à proximité, la production d'électricité est possible dans tous types de territoires.
💡 Bon à savoir
Des installations sur-mesure pour les collectivités moins peuplées
L'installation d'une UVE n'est pas réservée aux collectivités de grande taille. Une communauté de communes de moins de 150 000 habitants et produisant 50 000 tonnes de déchets peut déjà bénéficier de coûts très compétitifs de valorisation de déchets. Veolia accompagne les projets dans une logistique sur-mesure, en phase avec les attentes du syndicat. Chaque UVE est donc dimensionnée spécifiquement, en fonction des volumes réels de déchets à traiter.
"Nous prenons en compte l'ensemble des dispositifs de traitement et de valorisation des déchets sur un territoire, et nous tâchons d'anticiper les évolutions à venir en termes de population et de tonnage."
Bénédicte Santon Chauzy, Directrice Services aux Collectivités, Activité Recyclage & Valorisation des déchets France, Veolia
Une unité de valorisation énergétique (UVE) à Brive pour garantir l’autonomie stratégique de la région corrézienne
Veolia va construire et opérer une nouvelle usine de valorisation de déchets à Saint-Pantaléon de l'Arche, près de Brive, en Corrèze (19), pour garantir l'autonomie stratégique du territoire. Le site va alimenter en énergie locale, produite à partir de déchets, près de 3 000 foyers en électricité, 6 500 foyers en chaleur urbaine, ainsi que l'usine Bledina située à proximité. La mise en service est prévue pour novembre 2028.
La future UVE aura une capacité de traitement de 79 200 tonnes de déchets ménagers non-recyclables par an, et permettra d’économiser près de 40 000 tonnes d’émissions carbone chaque année.
Il s'agira d’une UVE de haute performance, un modèle d'intégration environnementale et technologique. Elle intégrera des technologies innovantes, notamment de l'IA, pour limiter l'impact environnemental. Parmi ces innovations, on trouve le traitement des fumées à sec et la réutilisation de l'eau dans le processus. Ces technologies assurent zéro rejet liquide et créent une boucle circulaire parfaite, préservant ainsi les ressources du territoire.
Lille - Valoriser les déchets pour supprimer le charbon
C'est grâce à la construction de l'une des plus grandes autoroutes à chaleur d'Europe qu'une centrale à charbon a pu être fermée, permettant au territoire de se chauffer grâce à une source d'énergie locale. Le chantier a été assuré par Veolia et soutenu par l'Ademe. Cette autoroute à chaleur permet de relier l'unité de valorisation énergétique d'Halluin à 6 villes de la Métropole Européenne de Lille, et assure le chauffage de bâtiments communaux et de 70 000 logements collectifs, à un tarif préférentiel, cette source d'énergie bénéficiant d'une TVA à taux réduit. Cette énergie propre permet de baisser les émissions de CO2 de 50 000 tonnes et d'améliorer significativement la qualité de l'air en réduisant les émissions à particules fines liées à la combustion du charbon.
Basées sur des technologies éprouvées qui limitent l'impact environnemental de l'installation, et situées au plus près des points de collecte de déchets, les unités de valorisation énergétique sont une solution vertueuse et performante de production d'électricité et de chaleur.
Maximiser la production d'énergie
La modernisation et l’optimisation des unités de valorisation énergétique existantes est un levier déterminant pour accroître la production d’énergie locale.
- Le développement de la co-génération - à savoir de la production simultanée de chaleur et d’électricité à partir d’une même installation -, comme le recours aux technologies les plus performantes, permet de produire plus d’énergie à partir de la même quantité de déchets.
- Mais le levier technologique n'est pas le seul facteur d’amélioration. Un pilotage optimisé des flux de matières au niveau du bassin de vie contribue à maximiser l'extraction de valeur issue des déchets. Cela nécessite de sélectionner les déchets au pouvoir calorifique le plus important suite au tri des déchets correspondants aux critères de filières de recyclage.
- Une approche intégrée de la performance - abordant tous les enjeux, de l'adaptation au cadre réglementaire à l’exploitation technique en passant par l’organisation interne, s’appuyant sur un engagement managérial fort et la capacité à réaliser des benchmarks au niveau national et international - peut permettre de réaliser des gains supplémentaires.
Grâce à une démarche structurée et collaborative, les UVE peuvent inscrire leurs activités dans une logique d'amélioration continue, réduire leur taux de panne, maximiser leurs heures de fonctionnement, produire plus d'énergie, et plus de valeur. Ces progrès - comme les éventuelles difficultés rencontrées - méritent d'être largement partagés avec les habitants, qui doivent connaître, au-delà du coût, la valeur de leurs déchets.
Le projet Arianeo à Nice conjugue centre de tri et valorisation énergétique. L'objectif : produire une énergie locale à partir des déchets non recyclables qui couvrira la consommation de l’équivalent de 25 000 foyers et qui ne sera pas soumise aux effets inflationnistes.
Arianeo, qui sera pleinement opérationnelle en 2026, devrait être l’unité de valorisation la plus performante de France avec 15 000 tonnes de matières recyclées chaque année, soit 22 000 tonnes de CO2 évitées par an.
Un projet industriel tourné vers le quartier
Arianeo se trouve dans le quartier de l’Ariane à Nice, les premières habitations sont à moins de 100 mètres de l’usine. Veolia et la Métropole de Nice ont donc voulu en faire un lieu ouvert à la population où pourront se croiser et échanger scolaires, riverains, chercheurs, associations ou encore passionnés de botanique. Des parcours pédagogiques ont été prévus pour les écoles. 100m2 ont été réservés aux associations et aux riverains et sont dédiés à la création d’un tiers lieu. Un “repair café” va également être créé sur le site pour réparer et apprendre à réparer des objets.
Dans le cadre de cette ouverture à la population, Veolia a développé une gouvernance ouverte et participative permettant à la société civile d'être partie prenante du contrat. Ce système de gouvernance s'inspire de la démarche de dialogue avec les parties prenantes du Groupe, « +1, pour une écologie en action ». Un Haut Comité Environnemental et Sociétal qui rassemble une dizaine de membres dont un tiers de représentants des associés au projet et deux tiers issus de la société civile, a un rôle décisionnel et consultatif dans la gestion du projet et sur la performance de ce contrat, particulièrement ses performances sociétale et environnementale.
Au terme d'importants travaux de rénovation achevés en 2024, l’installation exploitée pour le compte d’un groupement de collectivités présidé par Nevers Agglomération affiche des résultats exemplaires : +30% de chaleur produite, +10% de capacité de traitement, -75% d'émissions d’Oxyde d’azote. L'UVE permet à présent de produire de la chaleur décarbonée pour l'équivalent de 7 800 foyers et de délivrer de l'électricité pour alimenter l'équivalent de 4 300 foyers.
Le Pôle Déchets-Énergies du SITOM Nord-Isère, situé à Bourgoin-Jallieu, a connu d'importants travaux de modernisation en 2024 qui ont permis d'augmenter son taux de disponibilité et sa production d'énergie, ainsi qu'une amélioration de ses performances environnementales. Avec 16,7% d’électricité supplémentaire produite à partir de 2025 et la production de plus de 62 000 MWh de chaleur par an, elle contribue à la réduction de la dépendance énergétique du territoire et à sa décarbonation.
A Bordeaux métropole, les informations concernant la production énergétique issue de la valorisation des déchets sont transmises en temps réel à la collectivité, qui peut dès lors informer élus et habitants en toute transparence.
Les données, réceptionnées par les systèmes informatiques municipaux, sont accessibles en temps réel aux services techniques. Cette démarche permet aux collectivités d'apporter via leur site internet des informations concrètes et précises sur le devenir des déchets et la quantité d'énergie qu'ils permettent de produire.
A La Chapelle Saint-Luc, l'UVE Valaubia reçoit les déchets ménagers de l'Aube qui ne peuvent plus être recyclés. Il s’agit essentiellement d’ordures ménagères et de déchets industriels banals.
L'UVE transforme les 66 000 tonnes de déchets ménagers ne pouvant être recyclés en énergie (chauffage et électricité) pour alimenter les industries et des habitants de Troyes Champagne Métropole.
A Saint-Fons au sein de la métropole de Lyon, l'énergie des déchets sécurise le coût de l’énergie … pour la station d'épuration
La station d’épuration de Saint-Fons, MET'Epur, opérée par Veolia depuis octobre 2024, a choisi d'intégrer une source d'énergie renouvelable : la fourniture de l’électricité s’effectuera dès 2026 par Veolia sur une durée de 5 ans via un Power Purchase Agreement (PPA).
Ce procédé permet l’achat d’une énergie verte produite par des Unités de valorisation énergétique de déchets françaises exploitées par Veolia et transportées par des réseaux d'énergie : entre 25 et 30 GWh par an (autour de 95% de la consommation annuelle de la station).
Ce "bloc d’achat" constitue la base de la consommation énergétique de la station et sera éventuellement complété par des achats sur le marché.
Cette politique démontre la volonté du Groupe Veolia en France d’être 100% autonome en énergie d’ici 2027 dans le cadre de son plan stratégique Green Up.
En plus de la démarche d’achat d’une énergie verte, ce procédé permet à la Métropole de Lyon d’accéder à un prix fiabilisé avec un prix de l'électricité dérisqué, très peu soumis aux fluctuations du marché et ainsi d’avoir une visibilité sur le prix de l'eau pour les cinq prochaines années.
Biogaz, photovoltaïque… les centres de stockage de déchets deviennent des sources d'énergie locales
Les centres de stockage produisent avec le biogaz des quantités d'énergies vertes importantes, et représentent un potentiel d'augmentation de cette production d'énergies locales et bas carbone pour les territoires.
En augmentant leur taux de capture moyen du biogaz de 51% à 85% (objectif France Nation Verte 2030), la France pourrait valoriser de l'ordre de 3 TWh de biogaz supplémentaire, tout en évitant l'émission de 1.5% des émissions françaises.
Claye-Souilly en Seine-et-Marne : un projet innovant de production de biogaz
La ville de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne, accueille l'un des plus grands projets de production de biogaz de France. Développé par Veolia, ce site de traitement des déchets traite jusqu'à 50 000 tonnes de biodéchets par an.
Cette installation transforme les déchets alimentaires et les déchets verts en biogaz, qui est ensuite injecté dans le réseau de gaz naturel. Le projet permet de produire l'équivalent de la consommation annuelle en gaz de 45 000 habitants, tout en réduisant les émissions de CO2 de 24 000 tonnes par an.
Résultat : une source d'énergie locale et 100% renouvelable dont peuvent bénéficier aujourd'hui la population et les entreprises de Charny, en Ile-de-France en se raccordant au gaz. Cette source d’énergie permet de renforcer l'indépendance énergétique des villes et génère moins de pollution et de gaz à effet de serre. En outre, c’est une énergie dont le prix est stable.
D'autre part, les surfaces de centres de stockage en post-exploitation, constituées de foncier non constructible, peuvent être équipées de panneaux solaires photovoltaïques. Nous estimons à 1.4 TWhe le potentiel de production d’électricité renouvelable sur ces surfaces, soit une augmentation de 6% de la production d’énergie solaire en France.
→ Sur l’ancienne décharge de Tougas, près de Nantes, Veolia a installé en 2019 des panneaux photovoltaïques sur 10 hectares. Ils produisent 8 gigawatts-heures par an et alimentent en électricité un peu plus d’un millier de foyers.
Et aussi : les combustibles solides de récupération
Comment continuer à progresser dans la production de chaleur renouvelable, et atteindre l'objectif national de multiplication par 5 d'ici 2030 ? Comment, par ailleurs, réduire de 30% la consommation d'énergie fossile d'ici 2030 ?
De nouvelles formes de valorisation énergétique des déchets doivent pouvoir y contribuer, et les collectivités concourir à l'atteinte de ces objectifs nationaux. Sans compter que la réduction de 50% des capacités de stockage des déchets en 2025 pose un défi majeur aux collectivités : comment valoriser d’ici là 8 millions de tonnes de déchets supplémentaires ?
Les dispositions déjà initiées – prévention de production des déchets à la source, nouvelles responsabilités élargies des producteurs (REP), extension des consignes de tri sur les emballages ménagers, interdiction des pailles et touillettes... – permettront au mieux de traiter 1 million de tonnes supplémentaires. Ce sont donc 7 millions de tonnes qui devront trouver une voie de recyclage ou de valorisation.
En l’état des techniques de recyclage disponibles et des projections que nous pouvons en avoir à horizon des prochaines années, le développement de la valorisation énergétique de Combustibles solides de récupération (CSR) offre des perspectives majeures.
Les CSR sont produits après la valorisation sous forme de matière des flux de déchets, ne se posant de fait pas en compétition avec le recyclage matière, mais en étant complémentaires.
A Dombasle, en Lorraine, les Combustibles Solides de Récupération (CSR) remplacent le charbon
Solvay et Veolia ont lancé la construction d’une centrale de production d’énergies bas carbone de type cogénération, en remplaçant le charbon par des combustibles. Un projet d’écologie industrielle baptisé Dombasle Énergie. Il consiste à remplacer les trois chaudières à charbon par une chaufferie équipée de deux fours à combustibles solides de récupération, fabriqués à partir de déchets non dangereux qui étaient jusqu'ici stockés.
Cette usine sera l’une des chaufferies CSR les plus emblématiques en France et en Europe. En consommant et en valorisant 350 000 tonnes de CSR par an venant de la Région Grand Est et des régions limitrophes, elle divisera par deux l'empreinte carbone du site historique de Solvay et permettra d'éviter l'importation de 200 000 tonnes de charbon par an.
240 000 tonnes de CO2 seront ainsi évitées tous les ans.
Notes et références
1 Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Data Lab, chiffres clés de l’énergie, édition 2024
2 SER, Syndicat des énergies renouvelables, Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération, 2023
3 Fédération des services énergie environnement (Fedene), rapport annuel 2023
4 FNADE, Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l'Environnement