Décarboner la collecte des déchets : des solutions de mobilité douce pour des villes plus propres et silencieuses

La pollution atmosphérique, les nuisances sonores et la congestion urbaine, souvent exacerbées par les systèmes traditionnels de collecte des déchets, sont des problématiques auxquelles les villes sont confrontées. Pourtant, la collecte des déchets est un service essentiel pour nos villes.
Livreur à vélo dans une ville nord-américaine

Aujourd'hui, grâce aux avancées technologiques et à une volonté croissante de décarbonation, de nouvelles solutions émergent pour rendre ce service plus respectueux de l'environnement et du cadre de vie urbain.

Face à ces enjeux, l'innovation dans le domaine de la collecte des déchets offre des solutions prometteuses. L'adoption de véhicules à faibles émissions, l'utilisation de biocarburants et l'intégration de solutions de cyclo-logistique pour la collecte représentent des avancées significatives vers une gestion des déchets plus respectueuse de l'environnement.

Ces approches permettent non seulement de réduire l'empreinte carbone des activités de collecte, mais aussi d'améliorer la qualité de vie des citadins en diminuant la pollution sonore et atmosphérique associée à la gestion des déchets.

En repensant la manière dont nous collectons et traitons nos déchets, les villes peuvent ainsi faire un pas important vers une urbanisation plus durable et plus agréable à vivre.

Propositions pour vos projets de territoires

Pour 2026, vous pouvez vous engager à :

  •  Proposition n°33  Mettre en place une collecte des déchets ménagers à la fois décarbonée et silencieuse, en combinant des vélos-cargos électriques pour les centres-villes et des camions roulant au biocarburant pour les zones périphériques.
  •  Proposition n°34  Développer une filière locale de production de biocarburants à partir des déchets de la commune (huiles alimentaires usagées, déchets agricoles, marc de raisin) pour alimenter la flotte de véhicules municipaux. Cette initiative permettra de créer une économie circulaire locale, réduisant la dépendance du territoire aux énergies fossiles et créant des emplois verts.
  •  Proposition n°35  Lancer un projet pilote de conversion d'une partie de la flotte de véhicules de collecte à l'hydrogène vert. Ce projet s'accompagnera de la création d'une station de production et de distribution d'hydrogène vert sur le territoire communal, ouverte également aux autres véhicules municipaux et au public.

> Retrouvez les 70 propositions pour vos nouveaux projets de territoire

Pour aller plus loin…

En complément des solutions de véhicules à faibles émissions ou de biocarburant abordées ici, retrouvez d'autres solutions fondées sur le digital et l’IA dans l’article "Améliorer l'impact environnemental des territoires grâce au digital et à l'IA".

Les faits

 
40 % des Français 
sont exposés à des niveaux de bruits dépassant 55 décibels, dont les trois quarts sont liés au trafic routier (1). Cette nuisance pourrait même aller jusqu'à motiver un déménagement pour 20 % des Français (2).

40 % de la population française exposée à des niveaux de bruits dépassant 55 décibels A, ou dBA (unité de mesure de la pression acoustique utilisée pour mesurer les bruits environnementaux), dont les trois quarts sont liés au trafic routier, selon une étude réalisée par l'ANSES.

 
- 90 % de CO2 

L'utilisation de biocarburants comme le DIELIX 100 permet de réduire les émissions de CO2 de 90 % par rapport au diesel conventionnel.


  
1 tonne d'huiles alimentaires usagées produit 1 200 litres de biocarburants.

🔎 Que dit la réglementation ?

Un cadre réglementaire en évolution : les nouvelles exigences législatives qui façonnent la gestion des déchets urbains

  • Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre : les collectivités sont encouragées à adopter des méthodes de collecte plus écologiques pour réduire leur empreinte carbone, en ligne avec les objectifs nationaux de réduction des émissions.
  • Les réglementations sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE) : de nombreuses villes mettent en place des ZFE, limitant l'accès aux véhicules les plus polluants. La collecte verte, utilisant des véhicules à faibles émissions, permet de respecter ces nouvelles contraintes urbaines.
  • La directive-cadre européenne sur les déchets fixe des objectifs de recyclage et de valorisation des déchets, encourageant les méthodes de collecte plus efficaces et respectueuses de l'environnement.

La collecte verte : une approche écologique adaptée aux contraintes urbaines

La collecte verte représente une avancée majeure dans la gestion des déchets urbains, alliant efficacité et respect de l'environnement. Elle s'adapte particulièrement bien aux contraintes des centres-villes et répond aux nouvelles exigences législatives.

Pour les centres-villes historiques aux rues étroites, des solutions innovantes de mobilité douce se développent. Des tricycles électriques ou des petits véhicules utilitaires électriques peuvent naviguer facilement dans ces espaces restreints, assurant une collecte de proximité efficace et silencieuse. Ces solutions permettent également de créer des emplois locaux et de renforcer le lien social dans les quartiers.

Veolia s'engage à développer des solutions de transport vert pour la collecte des déchets en collaboration avec ses partenaires locaux. Afin de renforcer ses performances environnementales et de respecter ses engagements éco-responsables, le Groupe intègre des technologies innovantes, adaptées aux ressources disponibles sur les territoires.

À Nice, une collecte de biodéchets des restaurateurs par vélos-cargos électriques

Veolia et Transcan ont développé une solution de collecte de biodéchets pour les restaurateurs niçois, en réponse à la nouvelle législation de 2024. Le système utilise des vélos-cargos électriques pour collecter les déchets triés, qui sont ensuite acheminés vers des unités de valorisation pour être transformés en compost. Cette approche écologique est adaptée aux contraintes urbaines, offre une flexibilité aux restaurateurs et répond aux enjeux environnementaux. Le projet, bien accueilli par les professionnels, devrait débuter fin septembre 2024 et pourrait être reproduit dans d'autres villes.

A Marseille, des solutions innovantes de collecte de déchets à vélo

La Métropole Aix-Marseille-Provence se positionne à l'avant-garde des solutions écologiques pour la collecte des déchets, avec deux initiatives complémentaires menées par Veolia en partenariat avec les autorités locales :

  • Une expérimentation de collecte de déchets par vélo-benne électrique dans les rues de Marseille. Équipé d'une assistance électrique et d'une benne basculante, ce véhicule innovant, développé par Veolia, est spécialement conçu pour la collecte des corbeilles le long des pistes cyclables, notamment sur la Corniche Kennedy et à Borély. Cette initiative répond à plusieurs enjeux urbains majeurs: réduire les nuisances sonores grâce à son fonctionnement silencieux, améliorer la qualité de l'air en ville, et diminuer l'encombrement des pistes cyclables et des voies pendant la collecte.
  • Une collecte de déchets décarbonée et de proximité à vélo-cargo
    Depuis 2021, trois fois par semaine, les déchets des commerçants de la Rue de la République sont collectés par vélo-cargo équipés de remorques. 
    Ce dispositif intitulé « Rue de la République Zéro déchet », est né d’un accord tripartite entre Veolia, le collectif d’acteurs associatifs et économiques Synchronicity et l’association des commerçants de la rue de la République.
    Cartons, canettes, bouteilles … Tout est trié et réutilisé, dans le centre de remisage géré par Synchronicity. Les autres déchets triés (bouteilles, canettes, emballages plastiques) et les déchets dits « ultimes », qui ne peuvent pas être recyclés, sont remis à Veolia, qui s’occupe de leur valorisation et de leur traitement.
    L'objectif : mettre en place une collecte décarbonée, basée sur des mobilités douces dans un périmètre de proximité. Il s’agit également de réduire la quantité de déchets ultimes qui nécessite un transport dans un centre dédié.


A Lorient : la cyclo-logistique pour repenser la collecte en centre-ville

La cyclo-logistique offre une solution écologique et efficace pour la collecte des déchets dans les zones urbaines denses.
Veolia travaille en partenariat avec l'association Feel à Vélo pour assurer la collecte des cartons des commerçants dans le centre ville de Lorient. Cette cyclo-logistique permet de réduire les émissions de carbone, les pollutions environnementales et sonores.

L'innovation dans les véhicules de collecte est essentielle pour relever les défis environnementaux des villes modernes. Ces nouveaux véhicules visent à réduire les nuisances sonores, améliorer la qualité de l'air et optimiser la circulation urbaine.


Les biocarburants : un cercle vertueux pour l'environnement et l'économie locale

L'utilisation de biocarburants dans la flotte de véhicules de collecte représente une avancée significative vers une gestion plus durable des déchets, tout en soutenant l'économie locale :

  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre
    Les biocarburants, produits à partir de matières organiques renouvelables, permettent de réduire significativement les émissions de CO2 par rapport aux carburants fossiles.
  • Réduire la pollution atmosphérique
    Les biocarburants avancés émettent généralement moins de particules fines et d'autres polluants atmosphériques que les carburants fossiles, contribuant ainsi à l'amélioration de la qualité de l'air dans les zones urbaines. 
  • Valoriser les déchets
    La production de biocarburants permet de valoriser divers types de déchets organiques (déchets agricoles, forestiers, alimentaires…), réduisant ainsi le volume de déchets à traiter et créant une nouvelle filière de valorisation.
  • Gagner en autonomie énergétique
    En produisant localement des biocarburants, les territoires réduisent leur dépendance aux importations de carburants fossiles, renforçant ainsi leur autonomie énergétique et leur résilience face aux fluctuations des marchés internationaux.
  • Développer l'économie locale 
    La filière des biocarburants crée des emplois locaux non délocalisables, que ce soit dans la collecte des matières premières, la production ou la distribution. Elle stimule également l'innovation et la recherche dans le domaine des énergies renouvelables.
  •  Soutenir l'agriculture locale
    La production de biocarburants offre des débouchés aux agriculteurs pour leurs sous-produits, diversifiant leurs sources de revenus et contribuant à la vitalité des zones rurales.

L'hydrogène : une solution d'avenir pour la décarbonation des services urbains

Dans le Morbihan et le Finistère, Veolia mène un projet de “retrofit” sur les véhicules de collecte. L'objectif : passer d'un moteur à énergie fossile à un moteur à hydrogène, réduisant ainsi significativement les émissions de CO2.

Cette solution répond aux objectifs de neutralité carbone, l'hydrogène consommé est certifié vert, produit en France et favorise le réemploi des véhicules de collecte. En partenariat avec Hydrogen Motors (EHM), une start-up Brestoise qui conçoit, fabrique et distribue des moteurs à hydrogène, le projet se poursuivra pour équiper d'autres véhicules.

À Nantes : des véhicules de collecte qui roulent au biocarburant issu d'huile alimentaire usagée.

La collecte du Pôle Sud de Nantes Métropole est assurée par des véhicules roulant au DIELIX 100 By SARPI biocarburant issu de la collecte, du traitement et de la valorisation d'huiles alimentaires usagées issues de la restauration, des collectivités, des industriels.

Résultat :

  • en valorisant 1 tonne d'huiles alimentaires usagées on obtient 1 200 litres de biocarburants.
  • en valorisant 1 litre d'huile, on évite l'émission de 3 kg de CO2, soit -90% par rapport au diesel.
    La boucle est bouclée !

En Bretagne : Intégration du GNV et bioGNV dans la flotte de collecte à Quimper

La région Bretagne, avec son fort potentiel de production agricole et agroalimentaire dispose de ressources locales en matière de production de GNV et bioGNV, un gaz renouvelable issu de la méthanisation des déchets organiques. Cette région, pionnière dans la transition énergétique, bénéficie d'un réseau de stations publiques renforçant ainsi son indépendance énergétique et soutenant l'économie.
Veolia intègre cette énergie propre dans sa flotte pour la collecte des déchets de Quimper Bretagne Occidentale. En décembre 2024, 5 camions de collecte rouleront au GNV et bioGNV, limitant ainsi l'empreinte carbone de nos activités tout en contribuant à la dynamique locale de valorisation des déchets.

Un biocarburant au marc de raisin !

Ce biocarburant dit de "deuxième génération" qui n'utilise pas de ressource agricole comestible permet à SARP, filiale de Veolia, de réduire son empreinte carbone. En effet plus de 50 véhicules poids-lourds hydrocureurs basés en région parisienne entretiennent au quotidien les réseaux d'assainissement franciliens en utilisant de l'ED95. Cela permet à la fois de respecter les prescriptions de la Zone à faible émission de la Métropole du Grand Paris et de réduire de 2 000 tonnes par an les émissions de CO2.
Un nouveau biocarburant, l'ED95, bioéthanol élaboré à partir de marc de raisin présente un certain nombre d'atouts:

  • L'utilisation d'un déchet de la viticulture non comestible qui ne rentre pas en concurrence avec les productions alimentaires,
  • La préservation des terres agricoles et des forêts contrairement aux autres biocarburants produits à partir de canne à sucre, de betteraves, de céréales, de colza ou de soja,
  • Une réduction de 85% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à un diesel classique,
  • Un renforcement de la souveraineté énergétique.

La mobilité douce dans la gestion des déchets et les services publics urbains représente un changement de paradigme majeur. Les initiatives présentées démontrent qu'il est possible de concilier efficacité opérationnelle, respect de l'environnement et amélioration de la qualité de vie urbaine. Ces innovations, qu'il s'agisse de véhicules électriques, de biocarburants ou de cyclo-logistique, ouvrent la voie à des villes plus propres, plus silencieuses et plus durables. L'engagement des collectivités locales et des entreprises comme Veolia dans ces démarches innovantes est essentiel pour engager cette transition.


Notes et références

1 ANSES
2 Université Gustave Eiffel, dossier “Quelles solutions face au bruit urbain ?”, 2023