Sobriété hydrique : une priorité à engager

Un approvisionnement en eau potable fiable, des espaces verts florissants, des activités de loisirs aquatiques, une agriculture locale prospère, une économie dynamique portée par des entreprises et industries performantes… la qualité de vie des citoyens et l’attractivité des territoires est intimement liée à la disponibilité et à la gestion durable de l'eau.
Fillette buveant de l'eau à une fontaine

Dans le même temps, alors que les ressources en eau se raréfient et que les épisodes de sécheresse s'intensifient, avec un renouvellement naturel de la ressource plus incertain, il devient impératif de repenser notre rapport à l'eau pour préserver le bien-être des populations et l'attractivité de nos régions.

Adopter une approche de sobriété hydrique n'est donc pas seulement une nécessité environnementale, mais aussi un investissement direct dans la qualité de vie de nos concitoyens. Cette démarche implique de repenser nos habitudes de consommation, d'optimiser nos infrastructures et de préserver nos écosystèmes aquatiques. C'est en relevant ce défi collectif que nous pourrons garantir des territoires résilients, où le bien-être des habitants reste une priorité.
 

Propositions pour vos projets de territoires

Pour 2026, vous pouvez vous engager à :

  •  Proposition n°43  Mettre en place un “Plan Eau” local, qui permette de réunir l’ensemble des acteurs du territoire pour anticiper la raréfaction de la ressource en eau, en partageant un diagnostic, des objectifs, une feuille de route et un pilotage commun.
  •  Proposition n°44  Mettre en place la télérelève des consommations d’eau, pour permettre à chacun de suivre sa consommation d’eau en temps réel, de bénéficier de conseils personnalisés et de réduire sa consommation.
  •  Proposition n°45  Instaurer une tarification écologique de l'eau, saisonnière et/ou progressive, encourageant à la sobriété notamment pendant les périodes sensibles de sécheresse tout en garantissant l’accès de tous à l’eau et en étant adaptée aux spécificités du territoire.
  •  Proposition n°46  Développer une campagne de sensibilisation aux économies d’eau et installer la pédagogie dans le temps grâce aux techniques recommandées par les sciences comportementales.
  •  Proposition n°47  Diviser par 2 en 6 ans les fuites d’eau sur le réseau de distribution, en priorisant grâce à un pilotage digital le renouvellement des tronçons les plus fragiles.
  •  Proposition n°48  Développer l’interconnexion entre les réseaux d’eau des communes du territoire, pour renforcer la sécurité d’approvisionnement de chacune par la solidarité entre toutes.
  •  Proposition n°49  Rejoindre la coalition nationale Eco d’Eau, pour bénéficier du partage des meilleures pratiques déjà mises en place par les 600 collectivités partenaires.

> Retrouvez les 70 propositions pour vos nouveaux projets de territoire

Les faits

1ère source d'eau potable en France
Les nappes phréatiques sont la première ressource d'eau potable en France, représentant 62 % des ressources en eau pour la production et l’alimentation en eau potable.

-25 % de recharge des nappes phréatique d'ici 2070
selon la projection climatique estimée issue du projet Explore 2070

-50% du débit des cours d'eau à horizon 2050
Une diminution moyenne des débits des cours d’eau estimée de 10 à 50 % à horizon 2050, notamment la Loire, la Garonne ou le Rhône et des étiages plus sévères en été.(1)

Une situation qui inquiète les Français

81% des Français
craignent la sécheresse.(2)


La raréfaction de l'eau douce disponible en France est une tendance qui vient de loin

Depuis 1990, la ressource renouvelable en eau a diminué de 14 % dans notre pays en raison de l'augmentation de 2°c de température de l'air accélérant l'évaporation naturelle :

Cette ressource en eau renouvelable est composée à 6% des cours d’eau et à 94% des précipitations qui ne retournent pas à l'atmosphère. Elle représente la totalité de l’eau douce qui entre sur un territoire par le cycle naturel de l'eau.
La baisse observée s’explique par plusieurs raisons :

  • L'évapotranspiration augmente à toutes les saisons, en particulier au printemps, sur tout le territoire - elle correspond à l'évaporation dans l'air au niveau du sol et via la transpiration des plantes ;
  • Il pleut moins en automne sur près de la moitié du territoire, diminuant le volume de recharge en eau des nappes en hiver ;
  • Nos prélèvements augmentent d'année en année en lien direct avec la croissance démographique et celle de l'économie.

Ces dernières années, la raréfaction de l'eau est devenue plus visible en France :

  • L'année 2022 a été marquée par une sécheresse estivale inédite depuis 1959 ;
  • 700 communes ont manqué d'eau au cours de l'année 2022 et la quasi-totalité des départements a été concernée par des alertes sécheresse et restrictions d'usage de l'eau ;
  • En 2023, la sécheresse hivernale a également été historique. Le mois de février 2023 s'est achevé avec un déficit pluviométrique de plus de 50 %, devenant ainsi l'un des mois de février les plus secs jamais enregistrés depuis 1959 et le début des mesures ;
  • L'enneigement des massifs a été particulièrement faible en 2023. Dans le massif de la Chartreuse, il est tombé 80 % de neige en moins que d'habitude, réduisant d'autant l'eau qui alimente les cours d'eau au printemps ;
  • Aucun département n'a été épargné par la baisse de ses réserves en eau et qui plus est par le dérèglement saisonnier du régime des pluies ;
  • Le premier arrêté sécheresse en 2023 a été pris 2 mois plus tôt qu'en 2022 : le 8 février dans les Bouches-du-Rhône.
     

C'EST UNE TENDANCE DE FOND QUI NE VA PAS MANQUER DE S'AMPLIFIER

Le débit des cours d'eau et le niveau des nappes phréatiques devraient connaître des baisses estimées d'au moins 25%, allant jusqu'à - 50 % d'ici 2050. Sur le littoral, le biseau salé avance et remonte maintenant à l'intérieur des terres, promettant de rendre inutilisables les nappes d'eau douce les plus proches de la mer.

En même temps que l'eau va devenir de plus en plus rare, il va faire de plus en plus chaud. D'après plusieurs études, la France est aujourd'hui le pays qui subit un impact fort du dérèglement climatique et se réchauffe le plus rapidement au monde en raison de sa position géographique au confins de 3 masses d'air. Les températures en France sont déjà supérieures de 1,7°C à celles constatées à l'ère pré-industrielle, et quelles que soient les actions que l'on va pouvoir mener pour atténuer le réchauffement climatique, elles vont encore progresser.

Alors que la France connaît un climat tempéré depuis des siècles, ce climat va ainsi devenir de plus en plus variable avec des alternances d’épisodes orageux intenses sans pouvoir recharger les nappes et des longues périodes de sécheresse. Ce qui était l'exception va devenir la norme. Les arrêtés sécheresse sont plus fréquents et plus longs - certains territoires y étant soumis 8 mois sur 12 en 2023.

Chaque année, il pleut sur la France 500 000 milliards de litres d'eau : 300 000 milliards de litres s'évaporent et 200 000 milliards de litres se renouvellent dont seulement moins de 25 % rechargent les nappes.
Notre modèle hydrique est traditionnellement équilibré : sur ces 200 000 milliards de litres, nous en prélevons habituellement un peu plus de 15 % pour répondre aux besoins humains, soit 32 000 milliards de litres. Nous ne consommons à nouveau que 15 % de ces volumes prélevés, soit 5 300 milliards de litres. De ce fait, nous laissons - et remettons - globalement à la nature ce qu’il lui faut pour se régénérer et s'épanouir.

Sauf que cet équilibre historique change, du fait de la variation du rythme et de la réduction des précipitations, de l'augmentation de l'évaporation, et des fortes variations locales et saisonnières que connaît le cycle de l'eau. Sans compter qu'on a d’autant plus besoin d’eau sous un climat plus chaud pour s’hydrater, se rafraîchir, dans la nature comme au cœur des villes.

Nous devons donc nous adapter. S'il faut en d’autres domaines éviter l'ingérable, il s'agit ici de gérer l'inévitable. Ces enjeux d’adaptation sont trop souvent encore le parent pauvre des politiques locales, d'après l'AdCF (Assemblée des intercommunalités de France). L'heure est venue de nous mobiliser pour nous protéger de nouvelles vulnérabilités en anticipant les risques et en développant la prévention et l'adaptation.

Nous devons relever ces défis pour éviter d'en payer le prix en termes de :

  • santé (risque de concentration des polluants)
     
  • pouvoir d’achat et d’emploi ("l'économie a soif" : 3 emplois sur 4 dans le monde dépendent d'un approvisionnement fiable en eau, frein au développement touristique au bord de l'eau ou à la montagne, conséquences pour la pêche en eau douce)
     
  • de sécurité alimentaire (risque de baisse des rendements agricoles et de la qualité nutritive des aliments - il faut aujourd'hui en moyenne 2000 litres d’eau pour produire les 2000 Kcal d'apports journaliers nécessaires)
     
  • souveraineté énergétique (hydroélectricité, refroidissement des centrales
    nucléaires, ...).

La raréfaction de l'eau nous pose 4 défis majeurs pour les années à venir

1- Pour les territoires
Sécuriser chaque territoire dans son approvisionnement en eau et éviter les crises.

2- Pour le vivre-ensemble
Garantir à chacun un accès durable à l’eau et éviter les conflits entre les usages.

3- POUR L'ÉCOLOGIE
Respecter la nature et y laisser l’eau nécessaire à ses équilibres.

4- POUR L'ÉCONOMIE
Assurer aux acteurs économiques la viabilité de leurs activités en réduisant leur dépendance à l’eau.


Une ambition nationale : relever le défi en France est possible

Nous devons prendre soin de chaque goutte d'eau que nous consommons, et même de chaque goutte d’eau que nous prélevons. Car avant d’être libérée, chaque goutte prélevée est retenue et déplacée dans des environnements qui pourraient parfois s'en dispenser, la mer au premier titre. La meilleure maîtrise de l’impact humain des usages de l'eau est une nécessité pour que l'eau soit disponible au bon niveau, au bon endroit et à la bonne qualité.

Prenons la mesure de l'enjeu pour répondre à la baisse estimée d’ici 2050 du débit des fleuves et du niveau des nappes d’au moins de 25 %, la baisse pouvant aller jusqu'à 50 % : Pour s’y préparer, nous proposons de baisser énergiquement et collectivement les prélèvements dans la nature pour nos besoins humains en eau.

Le "plan eau" national à horizon 2030, pour une gestions résiliente et concertée de l'eau

Une ambition : 10% de réduction des prélèvements en eau dans tous les secteurs. Pour y répondre, 53 mesures ont été annoncées et structurées autour de 5 axes principaux.

L'eau adoucie à portée de tous
  •  Accélérer la sobriété partout et dans la durée, tous secteurs confondus
    • Nucléaire : un vaste programme d'investissement pour fonctionner en circuit fermé.
    • Hydroélectricité : la définition dans chaque territoire des règles des différents usages et du partage de l'eau.
    • Industrie : l'identification des 50 sites qui ont le plus de potentiel de baisse de leur consommation d'eau.
  • Lutter contre les fuites et moderniser nos réseaux. Aujourd'hui, dans la plupart des territoires, c'est 1 litre sur 5 qui est perdu à cause des fuites.
    • Mobilisation de la Banque des Territoires et de la Caisse des dépôts et de consignation pour moderniser nos réseaux.
    • Généralisation des compteurs intelligents, en commençant avec les plus gros usagers de l'eau.
    • Déblocage de 35 millions d'euros supplémentaires pour les territoires d'Outre-Mer.
  • Investir massivement dans l’utilisation des eaux non conventionnelles dont la réutilisation des eaux usées traitées (REUT). 
    • Une meilleure récupération des eaux de pluie, en accompagnant les particuliers.
    • En France, moins de 1 % de l'eau usée est retraitée pour être remise en circuit.

L'objectif est de passer de 1 % à 10 % en 2030. Une ambition qui permettrait de réutiliser l'équivalent de 3 piscines olympiques par communes ou 3 500 bouteilles d'eau par Français et par an.

  • Planifier la disponibilité de l'eau et les transformations de notre agriculture.
    • Adaptation des nouvelles installations agricoles au climat de demain.
    • Diagnostics eau, sol et adaptation seront intégrés aux aides à l'installation. Utilisation de systèmes intelligents de goutte à goutte, 30 millions d'euros consacrés à investir dans ces systèmes. 
      → Certains territoires vont devoir réinventer leur modèle agricole pour ne pas mettre en risque notre souveraineté alimentaire.
    • Évolution de la logique de stockage de l'eau pour obtenir des sols en meilleure santé et qui favorisent le rechargement des nappes. Lancement d'un fonds pour l'hydraulique agricole.
    • Nouvelles retenues inscrites dans des projets de territoires concertés avec les collectivités et fondés sur des données scientifiques. 
      → Faire plus d'irrigation avec la même quantité d'eau. 
      → Mobilisation de 100 000 € par an pour des pratiques vertueuses.
      Au total, une augmentation annuelle du budget de 500 millions d'euros supplémentaires, grâce aux agences de l'eau, pour déclencher environ 6 milliards de plus par an. Cette mesure va s'accompagner de la suppression du plafond de dépense des agences de l'eau.
  • Mettre en place partout une tarification progressive et responsabilisante de l'eau : garantir à tous les Français un accès à de l'eau potable. La tarification progressive et responsable doit être généralisée en France, le prix de l'eau ne va pas augmenter mais les premiers mètres cubes seront facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant, et au-delà d'un certain niveau, le prix du mètre cube sera plus élevé pour des usages de confort. Il s'agit d'organiser par là une incitation à la sobriété.

Comment agir pour réduire l'empreinte eau de son territoire ?

Jeune femme prélevant de l'eau pour analyse

Évaluer le potentiel d'économie d'eau d'un site ou d'un territoire via un diagnostic

L'eau est en enjeu local et quotidien. 
Chaque site est spécifique, est implanté sur un territoire qui a ses propres caractéristiques notamment en termes de quantité, de qualité et de variation saisonnière de la ressource en eau qui est utilisée. 
Il s’agit donc d’aller vers la mise en œuvre d'une stratégie d'efficacité hydrique (ou de sobriété hydrique) adaptée au site à l’image de ce qui est fait pour l'efficacité énergétique. 
La méthodologie s'appuie sur 3 étapes fondamentales :

  1. Évaluer la performance et la vulnérabilité hydrique de son site et identifier les leviers d’actions au travers d'un diagnostic de son installation ;
  2. Agir en établissant sa feuille de route et en mettant en oeuvre le plan d'actions ;
  3. Surveiller (évaluer les performances et pérenniser les économies générées).

Cette étape de diagnostic permet de prendre du recul avec pour objectif de mieux connaître ses consommations, d'identifier les anomalies susceptibles de générer une surconsommation en eau, et les actions de réduction de consommations voire de réutilisation de certaines eaux dans la cadre réglementaire en vigueur.

 

Piloter la stratégie eau de son territoire

L'innovation au service du pilotage de la sobriété

  • Le compteur communicant pour une gestion dynamique et raisonnée de l'eau

Le télérelevé est un compteur communicant qui permet de relever les données de consommation en eau en temps réel. Ainsi, il est possible de connaître finement les consommations en eau des abonnés d’un service afin de pouvoir en cas de besoin fournir des informations aux différent partie prenante du territoire à notre client Collectivité ou aux abonnés de façon réactive. C’est une approche dynamique de la consommation qui s’apparente, si l'on fait un parallèle, aux compteurs Linky proposés par Enedis dans le cadre de l’électricité.
C'est un outil déterminant pour construire la stratégie de sobriété et de maîtrise des consommations en eau.

La Collectivité peut ainsi connaître les secteurs préférentiels de consommation et visualiser l’impact d’action de communication ou liés à l'édition d’arrêtés sécheresse sur la consommation. C’est un vrai outil de mesure d’impact.

Par ailleurs, c'est un outil nécessaire si l'on souhaite réaliser de l'ingénierie tarifaire sur un territoire et mettre en place une tarification différenciée, que ce soit par saison que par typologie d'abonnés.
 

  • La traque aux fuites d'eau aidée par l'intelligence artificielle

En France, le rendement moyen du réseau de distribution - c'est-à-dire le pourcentage d'eau qui ne se perd pas dans les fuites des canalisations - atteignait 83 % en janvier 2023. Près de 17 % de notre eau potable est donc perdue sans être consommée.

Les dernières Assises de l'Eau avaient fait le constat que pour maintenir l'état du patrimoine, le rythme d'investissement dans les réseaux devait être doublé, et passer de 1 à 2 milliards d'euros par an, soit 20 milliards dans les 10 prochaines années

Cette opération, utile, si elle était menée seule, pourrait être coûteuse pour les finances publiques sans être efficace pour l'environnement : 

  • Il est toujours préférable de réparer que de refaire à neuf. Et pour le dire plus précisément : il est inefficace, tant sur le plan économique qu'écologique, d'investir massivement dans le remplacement des canalisations si la stratégie de recherche et de réparation rapide des fuites n'est pas encore maîtrisée. 
  • Il faut éviter de chercher une aiguille dans une botte de foin. Nous comptons 1 million de km de réseau d'eau potable en France et environ 27 millions de branchements. Or plus de 60 % des fuites sont situées sur les branchements.

Il apparaît préférable d'investir dans une véritable stratégie de recherche de fuites, s'appuyant sur des politiques de sectorisation pour des approches pragmatiques, et mobilisant une large gamme de solutions alliant trouveurs de fuites, recherche canine et solutions d'intelligence artificielle.

Veolia développe ainsi des applications mobiles professionnelles pour permettre à chacun de détecter des fuites. Évitant le déplacement d'un technicien au moindre doute, cela permet une politique de détection plus rapide, plus fréquente et plus fiable, économisant in fine davantage la ressource.

Veolia et Alcom Technologies ont cocréé Leak Tracker, une application mobile qui permet à l'acousticien de sonder les sols et de repérer rapidement les fuites sur le réseau pour intervenir au plus vite et limiter les pertes en eau.

L'IA permet ainsi de réduire les coûts de réparation des fuites, particulièrement préjudiciables pour les petites communes où le coût d'entretien par habitant est très élevé. C'est d'ailleurs dans les campagnes que se concentrent le plus les fuites avec un rendement du réseau souvent inférieur à 70 %, bien en dessous donc de la moyenne nationale.

Caux-Austreberthe lance son Plan Sobriété Eau : un projet innovant pour préserver la ressource

Dans le cadre de sa politique de transition écologique et de protection de la ressource en eau, la Communauté de communes Caux-Austreberthe lance un Plan Sobriété Eau, en partenariat avec son délégataire Veolia, et s’engage à réduire sa consommation annuelle en eau de 10%.

Ce plan, qui s’appuie sur le dispositif Éco d’Eau, vise à préserver cette ressource précieuse, notamment face aux effets du changement climatique. 

Caux Austreberthe lance des actions concrètes dès 2024 :

  • créer un quartier expérimental à Boieldieu pour évaluer des solutions innovantes visant à réduire la consommation d'eau
    • 76 compteurs connectés, équipés en télérelève (maisons individuelles, habitats collectifs, bâtiments publics et entreprises) permettront aux usagers d’avoir un suivi en temps réel et de faciliter la maîtrise des consommations. 
    • Ce projet inclut également des animations de sensibilisation aux éco-gestes pour les habitants, accompagnées par des outils interactifs et un suivi individualisé. 
    • Les habitants du quartier expérimental bénéficieront gratuitement de kits économiseurs d'eau (mousseurs, réducteurs de débit, etc.) pour favoriser la réduction de la consommation d’eau domestique. En parallèle, le suivi par télérelève permettra de quantifier précisément l’impact de ces dispositifs.
  • améliorer le rendement des réseaux, avec une économie estimée de 19 700 m3 d'eau par an grâce au renouvellement de 8 km de réseau ;
  • intensifier la détection des fuites, avec le déploiement de chiens renifleurs dès février 2025 dans plusieurs secteurs clés.
Adoucissement de l'eau - apporter des bénéfices à 360°

Sensibiliser les citoyens et partager les bons gestes

Accompagner les Français

  • permettre à chacun de maîtriser sa consommation d’eau, via notamment l’installation de compteurs d'eau intelligents, la fourniture de kits hydro-économes…
     
  • développer la tarification incitative, avec de premiers m3 très peu chers voire gratuits pour assurer l'accès à l'eau de tous, complétés par des chèques-eau pour accompagner les plus démunis, tout en encourageant à la sobriété des usages

Depuis le 1er juin 2024, une tarification saisonnière de l'eau a été mise en place sur le territoire de la métropole toulousaine.

Le principe : de juin à octobre - pendant les 5 mois où l'eau est la plus rare en Garonne -, l'eau coûte plus cher (+ 42 %). Son prix baisse (- 30 %) le reste de l'année, de novembre à mai, quand la ressource est davantage disponible. Ainsi, cette nouvelle tarification ne pénalise pas les ménages ayant une consommation stable sur l'année, les mois majorés étant compensés par sept mois de baisse du prix de l'eau. De plus, les mètres cube d'eau économisés notamment l'été permettront de faire baisser la facture annuelle.

La Métropole Européenne de Lille (MEL), qui voit ses ressources en eau se reconstituer difficilement chaque année, s'est fixé l’ambition d’économiser 65 millions de m3 d’eau sur 10 ans et a également fait le choix d'instaurer une tarification écologique. Pour ce faire, elle a passé avec l'opérateur gérant la distribution de l'eau dans la Métropole européenne de Lille, Veolia, un “contrat de sobriété hydrique”, une première en Europe.

La MEL a fait également le choix d’une tarification écologique reposant notamment sur :

  • une part fixe très faible. Cette part fixe très faible bénéficie aux petits consommateurs qui sont particulièrement impactés par le prix des abonnements.
  • la suppression de la dégressivité en 5 ans pour les grands consommateurs.

Anticiper la disponibilité de la ressource en eau

L'anticipation de la disponibilité de la ressource en eau et l'évaluation de sa capacité de résilience sont des enjeux majeurs pour les collectivités territoriales dans l'élaboration de leurs politiques de sobriété hydrique. Face aux défis croissants du changement climatique et de la pression démographique, il est essentiel pour les collectivités de disposer d'outils performants pour construire des stratégies adaptées et durables.

Dans ce contexte, deux outils innovants se distinguent par leur capacité à aider les collectivités dans cette tâche complexe :

Score Card Résilience Eau 

Développé conjointement par le Cerema et Veolia, cet outil pédagogique offre aux collectivités locales un moyen d'évaluer et d'améliorer la résilience de leurs systèmes d'eau et d'assainissement pour prendre la trajectoire d’adaptation “sans regret”, c’est-à-dire qui présenterait des bénéfices quand bien même l'impact du changement climatique est inférieur à celui envisagé.

La méthodologie proposée se déroule en trois étapes clés :
a) Une analyse approfondie des risques spécifiques à chaque territoire, prenant en compte les aspects climatiques, écologiques, démographiques et économiques.
b) Un bilan détaillé identifiant les points forts et les axes d'amélioration.
c) L'élaboration d'une trajectoire de progrès, accompagnée d'actions concrètes à mettre en œuvre.

Cet outil est particulièrement pertinent dans un contexte d'intensification des événements climatiques extrêmes, permettant aux collectivités d'évaluer et d'adapter leurs stratégies, systèmes et organisations.

PrédiNappe

Co-construit par Veolia et le BRGM, PrédiNappe est un outil de surveillance des eaux souterraines qui permet de prévoir leur évolution à moyen terme. 
PrediNappe fournit de façon simple et lisible une prédiction de l’évolution du niveau des nappes jusqu’à un horizon possible de 6 mois et aide à la gestion des prélèvements en nappe en situation opérationnelle. Utile pour anticiper les situations de tensions et de déséquilibre entre volumes disponibles et besoins, la solution fonctionne à partir d’un outil de simulation dynamique de scénarios pluviométriques et d’hypothèse de prélèvements en s’appuyant sur un historique de données de 10 à 15 ans.

La solution offre aux collectivités:
une meilleure connaissance des nappes et des volumes disponibles
une acquisition de données utiles à partager avec leurs parties prenantes
une anticipation à la gestion de crise
une outil à la décision pour préparer des plans d’action

L'utilisation combinée de ces deux outils permet aux collectivités territoriales de disposer d'une vision à la fois globale et détaillée de leur situation hydrique. Elles peuvent ainsi élaborer des politiques de sobriété hydrique plus efficaces, basées sur des données précises et des projections fiables. Cette approche proactive est essentielle pour garantir une gestion durable de la ressource en eau, adaptée aux défis actuels et futurs.


Tous mobilisés pour transformer durablement notre rapport à l'eau

La réponse au défi ne passera pas par une solution miracle, mais par une multiplicité d'actes et d’attentions. Cela ne dépendra pas de nous seuls ni d'un seul acteur, mais de la capacité de tous à se saisir des solutions qui existent.

  

Eco d'Eau : un coalition d’acteurs de tous horizons pour préserver l'eau

logo Eco d'Eau

Dans un contexte où les conséquences du dérèglement climatique se font déjà sentir avec une disponibilité en eau qui se réduit, cette initiative vise à rassembler l'ensemble des acteurs - citoyens, pouvoirs publics, entreprises, associations... - prêts à s'engager pour transformer durablement notre rapport à l'eau.

Aujourd'hui, Éco d’Eau compte 600 partenaires. Ces collectivités territoriales, entreprises et associations, qui ont rejoint Éco d'Eau, se sont engagées pour une gestion plus durable de l'eau.

Depuis son lancement, Éco d'Eau - première initiative de préservation de l'eau labellisée “Chaque geste compte” par l'Etat - a permis de sensibiliser 10 millions de Françaises et de Français.

 

Pour chaque organisation, Éco d'Eau c'est :

  • La possibilité de participer à la pédagogie et à la mobilisation autour des enjeux de sobriété auprès de toutes ses parties prenantes, avec des supports de communication open source ;
  • Une charte d'engagements volontaires pour structurer et partager ses engagements ;
  • Des conseils pour les formaliser ;
  • L'occasion d'impulser rapidement une dynamique interne, de contribuer par ses efforts à un impact collectif, et de rendre ses engagements plus visibles.

La démarche est aussi ouverte à chaque citoyenne et chaque citoyen prêt à agir :

  • Il leur est proposé de signer un manifeste sur ecodeau.org pour témoigner de leur engagement et donner envie d’agir à tous leurs proches ;
  • Une campagne de sensibilisation des éco-gestes du quotidien a été initiée sur les réseaux sociaux.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur ecodeau.org, et rejoignez la coalition aux côtés de la Communauté de Communes Coeur Côte Fleurie, la Communauté de communes DRAGA, la Métropole Européenne de Lille, Nantes Métropole, la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, Saint Amand Montrond, Vallon Pont d’Arc…

Pour réduire son empreinte eau, quelques actions clés :

  • Évaluer le potentiel d'un site avec un diagnostic.
  • Piloter sa stratégie eau grâce au compteur intelligent, la télérelève.
  • Partager les bons gestes à ses administrés ou ses collaborateurs.
  • Anticiper la disponibilité de la ressource en eau et sa capacité de résilience.

Notes et références

1 IRD
2 Baromètre de la transformation écologique, Elabe et Veolia, 2023