Quand certains qualifient les aubaines comme de « l'or en barres », voilà longtemps que Jean s'est immergé dans le bain algorithmique qui change les bars en or.
C'est à partir de relevés de pressions que le Data Scientist prévoit aussi l'évolution d'une consommation ou détecte une fuite pour intervenir au plus vite – « nous nous efforçons d'aller au-delà des alertes, de les enrichir, d'éviter les faux positifs grâce à nos modèles de prédiction. »
L'on pourrait croire que ce tour de force lorgne celui de la voyance – « j’aide Veolia à anticiper ; je suis sa Madame Irma ! » –, Jean a pourtant prouvé que l'univers des données ne réclame pas un don particulier : « Aujourd'hui, il y a tellement de ressources en ligne que le seul frein, c'est la volonté ! Ce n’est pas un domaine réservé aux geeks ; moi, je ne l'ai découvert qu'en dernière année d'études ! » Enclin aux sorties de glisse, du grand air au grand large, de l'océan à la montagne, l'ingénieur « transverse » se projetait plus en explorateur qu'en expert « digitalisé » dans la bulle numérique. Un passage aux Arts et Métiers l'incita ensuite à creuser par l'école des Mines. Pendant une année de Master en optimisation,
Jean s'est heurté aux prospectives quasi-prophétiques lors d'un stage dans la gestion électrique – « dès le départ, j'ai compris que le développement durable, ce serait pour moi, mais imaginer la distribution de l'énergie en 2040, c'était trop conceptuel, des problématiques pas franchement opérationnelles, presque des exercices de pensée ! ».
Surtout, il affirma cette contradiction à vouloir œuvrer pour l'environnement quand la technologie le bafoue si régulièrement : « Je me garde de faire la leçon car chez Veolia, nous connaissons notre impact sur le bilan carbone – malgré tout, c'est gourmand ! On est en phase avec l'arbitrage entre digitalisation et qualité de services rendus. Cela ne sert à rien de placer des capteurs partout si on n'exploite pas à fond la masse de données dont on dispose déjà ! ».
L'arrivée de Jean dans le groupe fut d'ailleurs celle de ces aventuriers débarquant sans autre base qu'un ordre de mission, et toute latitude pour concrétiser les ambitions.
Monter une infrastructure avec la confiance du DSI, définir les outils et l'architecture, déterminer les prestataires sur lesquels tabler pour que les processus soient bien câblés – autant d'opportunités pour l'enthousiaste de mériter ses galons et de s'investir sur le temps long : « Comme il s'agissait d'une création de poste, et qu'elle concernait en plus un métier très peu répandu, c'est presque comme si j'avais pu inventer mon poste au sein de Veolia. Je n'avais qu'une faible expérience finalement, et j'étais habitué à être le junior dans l'entreprise précédente, mais même si le stress était bien présent, c'était hyper stimulant d'avoir un tel niveau de responsabilité. Avoir carte blanche, et donc une liberté totale d'explorer, ce n'est pas rien pendant la période d'essai ! ».
Bientôt rejoint par une seconde experte pour traiter les collectes accumulées par monts et par sceaux dans la cité aux deux fleuves – « rien qu'à Lyon, il y a quatre-cent-mille compteurs avec intelligence embarquée, et ils transmettent tous les jours ! » –, Jean n'hésite pas à tordre les clichés reléguant les analystes à leur tour d'airain, en allant directement sur le terrain. C'est notamment sur le site de Croix-Luizet, au milieu des pompes colossales qui viendront irriguer toute la région, et parmi ces cuves se dénombrant en légions, que les équations s'assemblent. Entre le niveau de chlore, le remplissage des réservoirs, le débit escompté, le coût de l'énergie à l'instant T, et quantités d'autres facteurs qui ne laissent pas le droit à l'erreur, Jean jongle avec des paramètres qui convergent vers une issue quasi-shakespearienne : « Démarrer les pompes, ou ne pas les démarrer ! ».
Assurément, il reste encore du chemin pour que l'eau puisse s'écouler sans pépin, mais au lieu de s'arrêter sur le moindre pourcentage de rendement, celui qui pianote et pratique les Études de Chopin depuis l'adolescence choisit d'avancer par touche – « chez Veolia, il y a un certain idéalisme qui fait plaisir et qu'on retrouve dans la personnalité de nos collègues : des convictions écologiques fortes, une envie d'interroger les innovations. Ces questions vitales émergent, et tant mieux ; il faudrait même que chaque citoyen se les approprie pour inverser la tendance des cinquante dernières années ! ».
Tant qu'il prendra du plaisir à sonder le futur et à repousser les frontières des métiers, Jean sait qu'il ne manquera jamais de matière à ressourcer.
« Chez Veolia, il y a un certain idéalisme qui fait plaisir et qu'on retrouve dans la personnalité de nos collègues : des convictions écologiques fortes, une envie d'interroger les innovations. Ces questions vitales émergent, et tant mieux ; il faudrait même que chaque citoyen se les approprie pour inverser la tendance des cinquante dernières années !».
J’ai compris à quel point mon métier avait du sens ?
Quand je me suis rendu compte qu'on arrivait à trouver des axes de valorisation nouveaux de la donnée ; qu'on arrivait à aider les équipes dans leur quotidien, à leur donner une vision prospective de leur métier, à dissiper l'incertitude. Je me reconnais chez Veolia, mais surtout, je me sens utile. Je me verrais moins optimiser un système embarqué de chaîne hifi. J'ai l'intime conviction qu'on devrait arrêter de consommer à outrance ; il ne faudrait pas se faire happer dans un monde qu'on n'aurait pas souhaité. Rien n'est impossible, c'est ce que je me dis !
Si l’on me donnait une baguette magique...
Je travaillerais sur l'indifférence, recréerais du lien social. Je me dis qu'on n’est jamais assez attentionné, qu'on n'écoute jamais assez les autres, qu'on n'est jamais assez altruistes, même avec ceux que l'on ne connaît pas. Ce qui me rend fier dans mon travail, c'est d'avoir une bienveillance spontanée pour mes collègues, pas des relations lissées.
Ouvrir les coulisses de métiers peu connus, de "rendre visible l'invisible" via le parti-pris osé de la littérature, c'est le pari de cette série de portraits réalisée en association avec la Maison Trafalgar. Une écriture élégante, tendre et affûtée qui redonne ses lettres de noblesse à l'humain et aux émotions à travers les parcours de vie et les métiers de nos collaborateurs et collaboratrices.
Vous découvrirez ainsi, tous les mois, des portraits littéraires et photographiques de collaborateurs Veolia qui ont "osé le portrait" en se prêtant à cette expérience introspective et inattendue. Ils nous livrent des parcours de vie, des anecdotes qui donnent vie au terrain et à leur quotidien. Chaque écrit est unique, à l'image de nos collaborateurs, ils s'animent et dévoilent toute la richesse des personnalités qui composent la culture de notre entreprise. Tous ces témoignages ont un dénominateur commun, celui de faire un métier qui a du sens, en accord avec les valeurs profondes de Veolia.