Les 22 000 stations d’épuration présentes en France jouent un rôle crucial dans le traitement des eaux usées. Celles-ci sont essentielles à la préservation de l'environnement, permettant le rejet d'eau propre en milieu naturel.
La station de traitement des eaux usées de Marquette-Lez-Lille se distingue par son exemplarité en matière de développement durable.
À quoi sert une station d'épuration ?
Le rôle principal d'une station d'épuration est de traiter les eaux usées avant leur rejet dans le milieu naturel, en vue de préserver l'équilibre écologique. Cela implique la filtration des déchets solides, la décomposition des matières organiques et l'élimination des particules restantes.
Les boues résiduelles du processus d'épuration sont souvent utilisées comme engrais dans l'agriculture ou comme source carbonée en cimenterie, contribuant ainsi à l'économie circulaire.
Où sont rejetées les eaux usées en France ?
Le rejet des eaux usées en France se fait majoritairement dans un cours d'eau, mais il existe aussi des cas de rejets dans la terre ou dans les sous-sols. Les ouvrages de rejet en rivière sont conçus de manière à ne pas perturber l'écoulement des eaux. Ces eaux usées, une fois traitées, ne constituent pas un obstacle pour l'environnement et respectent des normes strictes pour préserver l'équilibre écologique.
Comment fonctionne une station d'épuration ?
Une station d'épuration fonctionne en plusieurs étapes clés qui permettent de traiter et purifier les eaux usées.
- L'eau usée est acheminée à la station via le réseau d'assainissement. Ensuite, elle subit un prétraitement, qui consiste en un dégrillage pour séparer les déchets solides plus larges. Ce processus peut aussi inclure un dessablage et un dégraissage.
- Un traitement biologique est effectué. Ce processus utilise des micro-organismes pour décomposer les matières organiques présentes dans l'eau (élimination du carbone et phosphore).
- L'eau traitée passe par une phase de clarification qui permet de séparer les boues (envoyée sur une filière de traitement complémentaire) et l'eau traitée, alors restituée au milieu naturel.
- Les boues sont déshydratées pour utilisation (compostage, épandage...)
Certaines stations d'épuration, comme celle de Marquette-Lez-Lille utilisent des technologies plus innovantes, comme l'hydrolyse thermique, pour augmenter la production d’énergie verte et pour réduire la production de boues. La mise en place d'une étape de digestion des boues permet alors de produire du biométhane.
Marquette-Lez-Lille l'une des meilleures stations d'épuration de France
Inaugurée en septembre 2015 après 5 ans de travaux, Ovilléo, la nouvelle station d’épuration de Marquette-Lez-Lille, dispose d’une capacité de 620 000 équivalents habitants. Elle dépollue les eaux usées en garantissant des rejets conformes aux nouvelles normes européennes, qui intègrent l’azote et le phosphore en plus des composants carbonés. Elle traite également les eaux pluviales, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Parallèlement, Ovilléo utilise un procédé innovant d’hydrolyse thermique pour réduire la quantité de boues produites et augmenter la production de biogaz. Résultats : un bilan carbone faible et une couverture quasi-totale des besoins en énergie thermique de l’usine. En outre, après séchage, les boues sont valorisées à des fins agricoles et dans une cimenterie.
Une parfaite intégration dans le milieu urbain
Des procédés ont été déployés pour éviter les nuisances sonores et olfactives. Cette volonté de viser le « zéro nuisance » s’est aussi concrétisée visuellement. La conception de la nouvelle station a en effet permis de la rendre plus compacte et, ainsi, de gagner sept hectares transformés en jardin pédagogique. Les ouvrages se fondent dans cet environnement avec leurs façades végétalisées. Aucun bassin n’est à ciel ouvert.
Au-delà du bien être des riverains, le projet Ovilléo a aussi pris en compte celui des collaborateurs. Le personnel de l’usine est issu de l’ancienne station et des formations qualifiantes ont été organisées pour les techniciens, en partenariat avec le Campus Veolia.
Bénéfices
- Réduction de 20 à 40 % des boues produites
- Besoins en énergie thermique couverts à 94 % par le biogaz
- Intégration dans l'environnement
- Jardin pédagogique de sept hectares
Solutions
- Traitement des eaux usées
- Valorisation matière et énergie
- Ingénierie sociale et sociétale
Les différents types de station d'épuration
Les stations d'épuration en France peuvent être catégorisées en fonction de plusieurs critères.
Selon le type d'assainissement, on distingue les stations d'épuration collectives et les dispositifs autonomes. Les premières reçoivent les eaux usées de plusieurs habitations, tandis que les secondes traitent les eaux usées d'une seule habitation ou d'un petit groupe d'habitations.
Selon le processus de traitement, on peut classer les stations de traitement des eaux usées en deux grandes catégories : les stations qui utilisent un traitement biologique et celles qui utilisent un traitement physico-chimique. Le traitement biologique utilise des micro-organismes pour décomposer les matières organiques, tandis que le traitement physico-chimique utilise des réactions chimiques et des procédés physiques pour éliminer les polluants. Certaines stations, comme Marquette, intègrent les deux processus de traitement.
Selon la taille, on peut retrouver les micro-stations d'épuration, qui sont des installations de petite taille conçues pour traiter les eaux usées d'une seule habitation ou d'un petit groupe d'habitations et les stations d'épuration de grande et moyenne taille, capables de traiter les eaux usées de plusieurs milliers à plusieurs millions d'habitants.
Selon le type de polluants traité : carbone uniquement, carbone et azote, carbone-azote-phosphore.
20 à 40 %
de réduction
des boues produites
94 %
de l'énergie
thermique
couverte par
le biogaz